Faire quelque chose qu’on veut faire, par choix libre et éclairé, c’est bien. Mais si des actes sexuels sont acceptés après du chantage ou des menaces, c’est de la violence sexuelle.
Quand quelqu’un tire un avantage – comme de l’argent ou du prestige – en utilisant la sexualité d’une autre personne, sans obtenir son consentement ni assurer son bien-être, ça s’appelle de l’exploitation sexuelle.
Une personne peut d’abord désirer plus d’autonomie ou briser l’isolement… ou avoir besoin de fuir un foyer violent ou d’argent rapidement… Ces désirs ou ces besoins peuvent ensuite être détournés pour la manipuler. Il n’y a pas un profil unique de victime ou un type particulier de situation.
Une personne mal intentionnée peut essayer de convaincre sa victime que leur relation est :
- une relation d’affaires, mais va la forcer à coucher avec des inconnus pour rembourser une dette;
- une relation intime, mais va vendre sans son accord le « sex tape » qui avait été filmé ensemble;
- une relation d’amitié, mais va l’obliger à danser devant d’autres tous les soirs pour obtenir de la drogue.
Toutes ces situations sont de l’exploitation sexuelle, des exemples parmi une multitude de scénarios possibles. Ces situations ont une chose en commun : ce qui arrive n’est jamais la faute de la victime.
Les situations d’exploitation sexuelle sont souvent très complexes. Parfois, un seul individu exploite une victime, mais ça peut aussi être tout un réseau criminel organisé. La victime subit du chantage, de la manipulation, et surtout de la violence, physique et sexuelle. Elle peut se retrouver complètement coincée, sans argent, sans logement, sans papiers d’identité.
À cause de la violence et de l’emprise totale qu’on exerce sur elle, la victime est piégée. En essayant de s’en sortir, elle risque de se mettre encore plus en danger. Sa sécurité est la priorité.
Ça prend souvent plusieurs tentatives pour arriver à se sortir de l’exploitation sexuelle. La situation affecte aussi la famille de la victime. Bien que la victime soit souvent isolée, il arrive que ses proches ou des personnes de son entourage essaient activement de l’aider, avec le soutien d’organismes spécialisés.
L’exploitation ne fait aucune discrimination. Toute personne peut être victime d’exploitation sexuelle, comme de n’importe quelle autre forme de violence sexuelle. Cependant, la discrimination systémique, les stéréotypes d’hypersexualisation, le manque de services dans les communautés éloignées… Tout ça fait en sorte que les femmes autochtones sont disproportionnellement plus à risque d’exploitation sexuelle au Québec et partout au Canada.
L’exploitation sexuelle concerne aussi les personnes migrantes, à cause de leur statut précaire et de leur isolement. Cette vulnérabilité peut être détournée pour faire du chantage et tirer avantage de leur sexualité.
